L'existence juive diasporique ou " diasporisme "
Tout au
long de son histoire, la diaspora juive a été,
au-delà des souffrances qu'elle a endurées, le
théâtre d'échanges fructueux avec le monde
au sein duquel elle vivait.
C'est pour désigner ce mode délibéré
et revendiqué d'existence d'un peuple que nombre des
fondateurs du cercle Gaston-Crémieux
ont adopté l'expression engagée de diasporisme.
Être un peuple en diaspora est le titre choisi par le
fondateur du Cercle, Richard Marienstras,
pour le livre qui résume de façon lapidaire ce
droit revendiqué par un peuple d'avoir une autre existence
que territoriale et étatique.
Ce choix, conforme au " droit des peuples à disposer
d'eux mêmes ", solennellement proclamé par
la Charte des Nations Unies, implique la volonté de reconnaissance
réciproque de l'altérité qu'impose ce mode
de vie. Il rejoint ce qu'exprime de façon si forte Jean-Pierre
Vernant quand il écrit que : " Entre les rives du
même et de l'autre, l'homme est un pont " ou encore
ce qu'évoque la racine du mot hébreu ivri : le
passeur.
Le Cercle se place délibérément, ce faisant,
aux antipodes de tout enfermement communautaire sans pour autant
récuser l'importance des liens historiques et culturels
qui sont la marque profonde de l'existence d'un peuple. Il s'inscrit
dès lors dans une mouvance progressiste et humaniste,
héritière de la tradition juive des
Lumières
( Haskalah) et du Bundisme.
|